L’insigne de Chevalier des Arts et Lettres a été remis par Fabrice Morio, directeur régional des affaires culturelles du Centre-Val de Loire, mardi 4 juin, à Benjamin Pionnier, directeur de l’Opéra de Tours.

Une certaine effervescence régnait au Grand Théâtre, avec la présence de nombreux élus, dont le maire de la ville, Christophe Bouchet, et de nombreuses personnalités.

M. Morio rappelait à cette occasion qu'au sein du ministère de la Culture, l'ordre ministériel des Arts et des Lettres était considéré comme l'héritier de l'Ordre de Saint-Michel. Destiné à l’origine à l’aristocratie, il va tendre aux XVIIe et XVIIIe siècles à devenir un ordre de mérite civil où seront distingués de nombreux artistes, architectes, collectionneurs ou gens de lettres. Institué le 2 mai 1957, l'ordre des Arts et des Lettres est « respecté et envié des artistes, des écrivains, des créateurs", selon la formule d’André Malraux.

Pianiste de formation, Benjamin Pionnier a été l’assistant de nombreux chefs de renom, notamment au Metropolitan Opera de New York.

Au cours des dernières saisons, il a dirigé des œuvres de Ravel, de Gounod, de Donizetti, d’Offenbach, et d’autres … à Moscou, Hong-Kong, Palerme, Buenos Aires, Singapour, Manchester, Dublin … et bien sûr en France : Metz, Nice, Cannes, Montpellier...

Benjamin Pionnier a été également conseiller artistique pour l’Opéra de Nice de 2006 à 2010 puis directeur artistique et directeur général de la Musique à l’Opéra National de Slovénie à Maribor jusqu'en 2013. Avec plus de 90 opéras à son répertoire, ces dernières années, sa carrière et son parcours sont remarqués, tout comme ses productions. Ainsi, en 2016, sa direction de Capriccio de Strauss, à la tête de l’Orchestre National de Lorraine, a été particulièrement remarquée et saluée par la critique.

Depuis 2016, il dirige l’Opéra de Tours et l’Orchestre symphonique Région Centre-Val de Loire.

A Tours, Benjamin Pionnier s'est illustré par sa volonté de valorisation du répertoire français à l’étranger tout comme et sa faculté de (re)découvreur d’opéras méconnus, liée au soutien à des compositeurs contemporains. Son goût pour la diversité des répertoires et des formes et la collaboration avec des artistes hors du champ de musiques dites « classiques» le poussent à sortir des sentiers battus (citons par exemple le récent concert sous sa direction au dernier Printemps de Bourges avec Claire Diterzi en avril). Ainsi naturellement, sa présence et son parcours à Tours ont contribué à une modification des styles de programmation, à l’ouverture à d’autres esthétiques et dans cette logique, à un renouvellement progressif des publics. Son engagement autour d’une politique de programmation jeune public et très jeunes publics est à saluer.

L’Opéra de Tours a enfin réintégré le cercle des maisons d’Opéra remarquées par le public comme par la presse. Ainsi, la perspective prochaine d’un conventionnement pour un théâtre lyrique d’intérêt national sera incontestablement porté par cette énergie, cette ouverture et cette disponibilité dont Benjamin Pionner est  la cheville ouvrière.