Monsieur le président de l’Institut Français, cher Pierre Buhler,

Monsieur le directeur général du Palais de Tokyo, cher Christopher Miles,

Chère Laure Prouvost, chère Martha Kirszenbaum,

Mesdames et messieurs,

 

C’est un grand plaisir pour moi d’être parmi vous, ce matin.

Et même si je ne pourrai pas assister à toute la conférence de presse, je tenais à être là.

Le plaisir que j’éprouve, c’est celui que nous éprouvons tous, à l’idée que Laure Prouvost soit l’ambassadrice de la France pour la prochaine Biennale de Venise – l’une des manifestations internationales d’art contemporain les plus emblématiques.

Chère Laure, vous avez été choisie parce que votre carrière fulgurante est à l’image du dynamisme de la scène artistique française.

Nous avons pu en avoir une idée ici, au Palais de Tokyo, à l’été dernier avec votre dernière exposition personnelle.

Votre œuvre utilise de nombreux médiums : le film, l’installation, le dessin, la tapisserie, la céramique, la photographie, le collage et le texte.

Le langage est l’un de vos matériaux de prédilection : vous le maniez avec humour.

Vous contribuez à écrire une nouvelle histoire de la femme, de l’artiste-femme, et du point de vue des femmes.

Pour ce Pavillon français, votre projet va – j’en suis certain – nous surprendre, une fois encore.

Avec Martha Kirszenbaum, que vous avez choisie pour vous accompagner, vous allez continuer à explorer les notions d’identité et de langage, qui traversent votre œuvre.

Nous pouvons nous réjouir que, cette année, ce soit une artiste qui représente notre pays à Venise.

J’aimerais qu’on puisse dire qu’il n’y a rien d’exceptionnel à cela.

Pourtant, vous n’êtes que la troisième femme dans l’histoire du Pavillon français.

La dernière fois, c’était il y a plus de 10 ans, avec Sophie Calle, en 2007.

La première fois, c’était Annette Messager, en 2005. Elle avait remporté le Lion d’Or. Et c’est tout ce qu’on vous souhaite, chère Laure.

Vous confier le Pavillon français est un symbole.

Dans les arts visuels comme dans les autres arts, les femmes restent moins représentées, moins programmées, moins récompensées que les hommes.

Alors oui, on progresse. Mais on ne progresse pas assez vite.

Il faut agir, avec détermination.

C’est ce que nous faisons, quand nous fixons des objectifs chiffrés pour faire progresser la part des femmes dans la programmation des structures labellisées.

Je suis déterminé à renforcer la place des femmes dans la création…

…autant que je suis déterminé à conforter la place des artistes dans notre société.

Pour cela, le ministère de la Culture déploie son action dans le domaine des arts visuels:

-         Par nos écoles d’art,

-         Par nos FRAC (Fonds régionaux d’art contemporain),

-         Par nos centres d’art, comme le Palais de Tokyo, qui nous accueille aujourd’hui ; ce Palais qui a tant fait pour la scène française, et qui continuera à le faire,

-         Par nos collections nationales,

-         Par l’Institut français, qui soutient la carrière internationale des artistes français,

-         Et par l’ensemble de nos résidences d’artistes, pour lesquelles j’annoncerai prochainement une nouvelle ambition nationale et internationale.

C’est dans ces lieux de création, de diffusion, de transmission que se révèlent les talents. 

C’est là que s’exerce avec ardeur la liberté de création.

Elle est particulièrement forte, en France.

A nous de faire en sorte qu’elle puisse s’exprimer au mieux – en améliorant l’insertion professionnelle de nos artistes, notamment.

Ce sera l’une des questions auxquelles réfléchira le Conseil national des professions des arts visuels.

A l’occasion de son installation dans quelques semaines, je reviendrai sur les priorités qui, à mon sens, doivent guider la politique du ministère en faveur des arts visuels et des artistes.

Le Pavillon français, c’est aussi l’occasion de valoriser la scène française des arts visuels.

C’est l’ambition conjointe du ministère de la Culture et du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères.

Ils co-organisent le Pavillon français de la Biennale de Venise, opéré par l’Institut français – que je tiens à remercier.

Cette scène française est diverse, audacieuse, passionnée, bouillonnante de créativité.

Cette scène française, vous l’incarnez magnifiquement, toutes les deux.

Vous avez la particularité d’avoir d’abord construit votre carrière à l’étranger.

Vous êtes jeunes, mais votre parcours international est déjà impressionnant.

Laure, vous êtes française, installée à Anvers, vous avez étudié à Londres… « L’Europe de la Culture » que nous promouvons, vous en êtes l’incarnation.

Vous êtes à l’image de notre culture. Une culture ouverte sur le monde.

Car notre culture s’est toujours faite ainsi : en dialoguant avec le monde entier ; en se nourrissant de sa diversité. En accueillant sur notre sol des artistes étrangers. Et en traversant les frontières pour aller créer.

Chère Laure, chère Martha : bonne chance pour ces nouvelles frontières que vous allez traverser.

Je suis très impatient, comme beaucoup ici, d’être à Venise au printemps prochain, pour découvrir le Pavillon français que vous avez imaginé.

Et je vous laisse la parole pour découvrir enfin votre projet.