Le 25 mai, Frédéric Mitterrand a reçu les équipes des deux films primés au festival de Cannes, Polisse de Maïwenn (Prix du jury) et The Artist de Michel Hazanavicius (prix d’interprétation masculine pour Jean Dujardin).

« On ne cherche pas à convaincre, juste à donner ». Parmi les invités réunis au ministère de la Culture et de la Communication le 25 mai à l’issue du festival de Cannes : Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes. Alors que sa fonction lui interdit de commenter la sélection et encore moins le palmarès, tous les films sélectionnés étant par définition « estimables », il a bien voulu nous donner son sentiment sur cette quinzaine cannoise. Relevant que le Jury doit se livrer à un « exercice très difficile », il a préféré citer Rossellini : « On ne cherche pas à convaincre, juste à donner ».
Le délégué général a bonne mémoire. Il nous a rappelé que 1765 films précisément étaient candidats à la sélection. Lui même en a vu sept ou huit cents… Thierry Frémaux a souligné encore que le palmarès 2011 a été salué par tous, pour sa très grande qualité, bien sûr, mais aussi parce que le jury n’a pas cherché à faire sa propre promotion en primant des films « attendus ».
Quant au cinéma français, le délégué s’est réjoui de le voir « présent au palmarès depuis déjà 4 ans ». Notre cinéma se porte « vraiment bien ». nous avons « de très bons acteurs, de très bons réalisateurs et de très bons producteurs, présents dans le monde entier » et cela, nous le devons aussi l’ensemble d’un système mis en place depuis longtemps : école de cinéma, aides à la production, etc ». Bref, le Festival est plus que jamais « une très bonne cartographie du cinéma français »

Incroyable ! Maïwenn, la réalisatrice de « Polisse », dans lequel on découvre un étonnant et très convaincant Joe Starr, a trouvé déjà tout simplement « incroyable » de faire partie de la sélection ! C’est dire sa joie de recevoir le prix du Jury pour son troisième long métrage.
De son côté, Valérie Donzelli, dont le très émouvant « La guerre est déclarée » a ouvert la Semaine de la critique, « n’imaginait même pas » que son film, produit, réalisé en à peine un an, « avec trois francs, six sous » puisse être projeté à Cannes et encore moins recevoir « cet accueil exceptionnel ». Parmi les beaux souvenirs de ce Cannes 2011, elle gardera aussi l’image d’Agnès Varda, qu’elle raccompagna à son hôtel, un soir le long de la Croisette, en parlant longtemps… cinéma.
Enfin Gilles Jacob, le Président du Festival, qui prétend « n’avoir rien d’intéressant à dire » sur le Palmarès (tenu qu’il est, lui aussi, par le devoir de réserve…) nous a quand même confié son sentiment sur la Palme d’or, Terrence Malick. C’est un poète, un homme très authentique qui « comme Rohmer» a une phobie vis à vis des photographes qui n’a rien de surjoué. « Il ne veut pas être reconnu dans la rue. Il veut qu’on lui fiche la paix. C’est pas mal, ça ! »

Le Palmarès
- Palme d'or : "L'Arbre de Vie" de l'Américain Terrence Malick
- Grand prix : "Once upon in Anatolia" du Turc Nuri Bilge Ceylan et "Le gamin au vélo" des Belges Jean-Pierre et Luc Dardenne: Ex-aequo
- Prix d'interprétation féminine : l'Américaine Kirsten Dunst pour "Melancholia"
- Prix d'interprétation masculine : le Français Jean Dujardin pour "The Artist"
- Prix de la mise de scène : "Drive" du Danois Nicolas Winding Refn
- Prix du scénario : l'Israélien Joseph Cedar pour "Footnote"
- Prix du Jury : "Polisse" de la Française Maïwenn
- Caméra d'or : "Las acacias" de l'Argentin Pablo Giorgelli
- Palme d'or du court métrage : "Cross Country" de l'Ukrainienne Maryna Vroda. Mention spéciale pour "Maillot de bain 46" du Belge Wannes Destoop.