Dans un hors-série à paraître le 12 septembre, le mensuel « Connaissance des arts » revient, à l’occasion de les 60 ans du ministère de la Culture, sur les faits marquants de son histoire. En avant-première, nous publions le témoignage de trois personnalités sur le rôle que le ministère a joué dans leur discipline ou dans leur parcours. Pour le dernier volet de notre série, l'actrice Bérénice Béjo revient sur le rôle essentiel qu'ont joué les bibliothèques dans sa vie (3/3).

Actrice fétiche de réalisateurs comme Asgar Farhadi ou Marco Bellocchio, mais aussi interprète à succès de The Artist ou d'OSS 117, Bérénice Béjo représente avec éclat un certain cinéma français. Elle est aussi – on le sait moins – la marraine d’une opération destinée à mettre en lumière la richesse de nos bibliothèques et médiathèques, notamment auprès des plus jeunes : La Nuit de la lecture. A mi-chemin de ces deux activités, Bérénice Béjo revient pour Connaissance des Arts sur l’importance du rôle de la lecture dans sa vie.

Je me suis mise à lire un peu tard, à l’âge de douze ou treize ans, mais désormais je ne sors jamais de chez moi sans un ou plusieurs livres, et j’essaye de transmettre ce goût à mes enfants. Quand j’avais leur âge, je n’avais pas la chance d’avoir une bibliothèque proche de chez moi : il me fallait prendre le bus pendant vingt minutes, aller dans une autre ville. Aujourd’hui, c’est plus simple pour eux. Il y a des bibliothèques ou des médiathèques partout, dans les grandes villes comme dans les plus petites. Cette densité est une chance. Ils vont souvent à la médiathèque Françoise Sagan à Paris avec leurs grands-parents. C’est un lieu de tranquillité, à l’atmosphère agréable et respectueuse. Lorsque l’on y pénètre, c’est comme entrer dans une église : on laisse les problèmes, on oublie le temps qui passe et on se fait du bien.

 

La lecture est un formidable vecteur de transmission. C’est pour cette raison que j’ai accepté de devenir marraine de la Nuit de la lecture

 

La lecture est un formidable vecteur de transmission. À travers les histoires des autres, on comprend notre histoire, la lecture nourrit, elle permet de questionner. En tant qu’actrice, il m’arrive d’ailleurs fréquemment de puiser dans mes lectures pour faire grandir mes personnages, les replacer dans une autre situation, ouvrir les possibilités de jeu. Parmi mes classiques de littérature française, il y a Boris Vian, Apollinaire, Romain Gary, Camus, Jules Verne, que je trouve magnifique pour les enfants… et bien entendu Racine pour Bérénice, que j’espère jouer un jour !

Je lis beaucoup et passionnément. Lire, ça permet aussi de voir plus grand que soi. On vit dans une société où les gens sont très repliés sur eux-mêmes, ils s’intéressent de moins en moins aux uns et aux autres. En ce sens, la littérature est très importante. C’est pour ces raisons que j’ai accepté de devenir marraine de la Nuit de la lecture, organisée par le ministère de la Culture : il me paraît crucial de la remettre au cœur de l’éducation, de donner aux enfants le goût de s’asseoir sur le canapé avec un bon livre. Lire, c’est s’ouvrir aux autres.

 

60 ans d'action, 60 ans de projets, 60 ans de passion

Rétrospectif, singulier et prospectif : c’est sous ce triple prisme que Connaissance des Arts a choisi de porter, dans un numéro hors-série à paraître le 12 septembre, un regard à la fois informé et distancié sur les 60 ans ministère de la Culture. Un regard pluriel, donc, alternant faits marquants – des maisons de la culture au pass Culture, en passant par la loi sur le prix unique du livre, la création de la Fête de la musique ou la défense de l’exception culturelle –  et témoignages de personnalités emblématiques, comme Natalie Dessay, Renaud Capuçon, Blanca Li, Philippe Starck, Agnès b. ou Bérénice Béjo. Un entretien avec Franck Riester, actuel titulaire du portefeuille de la Rue de Valois, permet de faire le point sur les grands défis de demain.

"Le ministère de la Culture a 60 ans", hors-série n°884 de Connaissance des Arts, septembre 2019, 9 € www.connaissancedesarts.com